Après le succès de ses mobilisations, le Front Anti-CFA, processus initié par l’ONG Urgences Panafricanistes, lance une journée internationale « 100% Made in Africa”. Elle est destinée à valoriser les produits et services d’entreprises africaines.
Cette nouvelle initiative tricontinentale est la première du genre. Elle s’inscrit dans le droit fil de la lutte pour le démantèlement du système monétaire et financier hérité de la colonisation. Elle illustre bien la stratégie de l’URPANAF et de son co-fondateur Kémi Seba: défendre les intérêts des peuples africains et oeuvrer à l’avènement d’un nouvel ordre économique et social sur le continent, rapporte un communiqué.
Ce rendez-vous « 100% Made in Africa” se déroulera dans 20 pays, 40 villes, 3 continents. Des artisans, agriculteurs, ingénieurs, créateurs, cuisiniers, blogueurs spécialisés cuisine et mode, pharmaciens, médecins traditionnels et autres entrepreneurs de divers secteurs d’activité, tous africains, présenteront leurs produits aux professionnels. Tous les secteurs d’activité et consommateurs, y compris ceux de la diaspora, qui souhaitent acheter des produits fabriqués en Afrique sont concernés.
Selon le communiqué, l’idée est donc de faire connaitre les savoir-faire et les produits d’entreprises ayant fait le choix de commercialiser des produits de fabrication locale. Ils proposent des alternatives concrètes et durables aux sociétés occidentales, françaises en particulier.
« Un peuple qui ne consomme pas ce qu’il produit est un peuple économiquement et géopolitiquement mort », justifie Kemi Seba. Le militant panafricaniste souhaite ainsi réitérer à l’échelle continentale la démarche de l’ancien président Burkinabé Thomas Sankara. Sankara appelait ses concitoyens à « consommer local » plutôt que des produits importés.
L’industrialisation durable de l’Afrique (actuellement 1% de la production mondiale) sera également au centre des débats. Elle contribuerait à aider le continent à surmonter ses graves problèmes de développement.
Initié en 2016, le Front Anti-CFA n’a pas vocation à se limiter à une simple conférence, ni à un seul jour de mobilisation : il s’agit surtout d’un processus citoyen et militant. Il est cogéré localement par les représentants de l’ONG URPANAF, dans une logique horizontale de convergence, afin d’assurer la participation du plus grand nombre.
Basée à Dakar, l’ONG URPANAF est chargée de coordonner le processus d’internationalisation du Front Anti-CFA. Elle assure le lien entre les différentes associations ou actions et appuie la réalisation de celles-ci. L’organisation identifie aussi les sources de financement des activités liées à la campagne Anti-CFA.