Une évaluation des primes dues a été faite par le gouvernement gabonais qui reconnait le montant dû aux agents grévistes des régies financières. Régis Immongault, ministre de l’Economie, de la prospective et de la programmation du développement affirme que le principe est de payer ces arriérés sur la base des recettes exceptionnelles et non de puiser dans le budget de l’Etat.
Très logiquement, d’après lui, il faut que les services des Régies financières travaillent car, les délais d’apurement des arriérés dépendent fortement des efforts de mobilisation des ressources des agents. Il faut plutôt multiplier et non réduire le temps de travail, a-t-il indiqué, avant de faire observer que la grève dans un contexte particulier est contre-productive et tout le monde devrait comprendre cela.
Pour le ministre de l’Economie, de la prospective et de la programmation du développement, les portes de la négociation sont et resteront ouvertes. « Le gouvernement gabonais est prêt à examiner avec lucidité les propositions des syndicats. Nous sommes convaincus que la grève n’est pas la solution. Il nous faut plutôt mobiliser davantage les recettes pour assurer le règlement progressif des primes dues », a-t-il déclaré dans une interview accordé au quotidien l’Union.
Raison pour laquelle il en appelle, une fois de plus, aux autres syndicats, comme certains l’ont fait jusque-là, à une certaine responsabilité. Car le ministre du Budget et lui-même avaient expliqué aux responsables syndicaux avant la tenue de leur assemblée générale qui a opté pour la grève, les causes des retards actuels.
Il s’agit essentiellement de la conjoncture économique difficile et la non-application des mécanismes de financement et règlements de ces primes. Et les syndicats n’avaient pas contesté ces causes.
En ces temps de crise, le membre du gouvernement a laissé entendre que les agents ne peuvent plus percevoir les mêmes niveaux de primes alors que la performance n’est pas au rendez-vous. Le retour à l’évaluation s’impose, non seulement pour respecter les échéances de règlement, mais aussi pour permettre d’atteindre l’objectif recherché, à savoir : récompenser l’effort. C’est le sens du nouveau mécanisme qui a été proposé et dont le gouvernement attend toujours les observations des syndicats.
Régis Immongault invite les syndicats des régies financières à donner des contre-propositions aux conclusions de la commission mise en place par les trois ministères concernés par les primes. Car, le nouveau mécanisme de financement des primes tient compte de la performance et, par conséquent, permettra d’assurer un règlement régulier des primes.
La question que d’aucuns se posent est celle de savoir si le gouvernement gabonais a cédé aux caprices des agents des Régies financières affiliées à l’Intersyndicale des Douanes, Impôts, Trésor et hydrocarbures ? Une minorité des agents et fonctionnaires de l’Etat qui se croit toute puissante et ose défier la puissance publique par une grève d’avertissement.
Ces agents ont suspendu les activités pendant une durée de 72 heures, alors que le gouvernement attend les contre-propositions aux conclusions de la commission mise en place par les trois ministères concernés par les primes. N’est-il pas temps de mettre un terme à ces primes qui ne font que faire la différence entre les différents agents de l’État ? Cela, dit-on, crée des précédents qui ne permettent pas de construire sereinement un pays.
En 2015, rappelle le ministre, il a été mis en place un mécanisme de financement des primes qui se fonde sur la performance des régies. C’est ainsi que les sources de financement ont été identifiées. Il s’agit pour l’essentiel d’un pourcentage sur les recettes exceptionnelles notamment les amendes, les surplus budgétaires ou sur certaines recettes affectées telles que la redevance d’utilisation du système informatique douanier.
Le mécanisme prévoit qu’il soit procédé, chaque fin de trimestre, au calcul de ces recettes afin de déterminer l’enveloppe à verser sous forme des primes le trimestre suivant. Cette enveloppe étant variable, les primes devraient l’être également.
Ce mécanisme a bien fonctionné jusqu’en août 2016 en appliquant notamment des décotes sur les montants perçus lorsque les recettes exceptionnelles étaient en baisse.
Mais, depuis cette date, et en dépit de la forte baisse du niveau des recettes consacrées aux paiements des primes, il n’a pas été procédé à une réduction des montants perçus.
L’écart entre les sommes à payer et les sommes mobilisées se creuse au fur et à mesure. L’Etat a donc accumulé des arriérés qu’il s’efforce d’apurer progressivement. Aujourd’hui, il est évident que cette situation n’est plus tenable. Aussi faut-il dire à haute voix qu’il y a une manière d’agir sans prendre le risque de défier la République ou de lui faire injonction.
De qui se moque-t-on ? Aujourd’hui, le Gabonais face à cette adversité, doit comprendre qu’il doit résolument se mettre au travail et non se servir de l’État ou de sa position au sein de l’administration pour siphonner les caisses de la République.
Par ailleurs, nombreux sont ceux qui pensent que ces agents de l’État ne se préoccupent pas des autres agents de l’État aussi comme eux qui ne bénéficient d’aucune prime mais qui ne vivent que de leurs émoluments mensuels. Sans compter le reste de la population qui pour certains sont au chômage et d’autres éprouvent des difficultés à subvenir à leurs besoins.