Plusieurs chantiers à Libreville tout comme à l’intérieur du Gabon sont actuellement à l’arrêt faute de ciment. Et pour cause : un bras de fer oppose les dirigeants de la société marocaine Ciment d’Afrique (Cimaf) et les revendeurs agréés.
Ces derniers accusent la direction générale de cette société de rompre abusivement les contrats. De son côté, le producteur de ciment a justifié sa décision par l’énorme ardoise de plusieurs revendeurs.
Actuellement, le courant ne passe plus entre Ciment d’Afrique (Cimaf) et ses revendeurs qui se plaignent non seulement des ruptures brutales de contrats, mais aussi du mauvais traitement et des écarts de langage qu’ils subissent au quotidien de la part des dirigeants de cette chaîne de du producteur du Ciment au Gabon. Regroupés en collectif, les revendeurs ont déploré le fait qu’ils sont devenus désormais persona non grata auprès de leurs frères marocains dirigeant cette entreprise. Les crédits qui leur étaient alloués, pour rendre le produit Cimaf présent dans les coins et recoins du pays, leur sont brutalement prélevés des comptes sans consentement préalables.
Compte tenu du fait que leurs comptes sont systématiquement fermés lorsqu’ils expriment leur mécontentement et face à cette situation, les revendeurs interpellent les autorités compétentes sur la nécessité d’attirer l’attention des responsables de Cimaf sur ce qui ressemble à une dérive autoritaire. Car ce sont eux qui font que le produit Cimaf pénètre le marché national. Un appel d’autant plus justifié que cette situation a occasionné la mise en chômage de plusieurs ouvriers.
La situation est très loin de se décanter, car à la direction générale de la Cimaf, on brandi une ardoise de 2,6 milliards de francs CFA des revendeurs pour justifier la suspension de l’approvisionnement en ciment. Salim Kaddouri affirme que les revendeurs ne veulent pas payer le ciment qu’ils ont pris. Le patron de Cimaf qui demande simplement d’être payé, a fait observer que les commerciaux se sont régulièrement rapprochés d’eux pour leur demander de payer leurs dettes au risque de voir leurs comptes bloqués.
En ce qui concerne le prélèvement à la source dans les comptes des revendeurs, Salim Kaddouri s’est exprimé en ces termes : «S’il y a un acheteur qui a 10 millions de francs CFA, c’est-à-dire que cette commande est déjà prélevée, il commande du ciment de 10 millions, puis le revend normalement. Lui, il a déjà encaissé l’argent, puis revient commander chez nous mais ne paye pas sa dette (…) Il doit en retour nous payer. C’est la moindre des choses».
Selon lui, les prélèvements concernent les comptes ayant atteint un certain plafond. «Pour prendre encore du ciment, ils faut qu’ils règlent d’abord une partie de leurs dettes», a conclu Salim Kaddouri.
D’une capacité de production de 500 000 tonnes de ciments par an extensible à un million, l’usine du groupe Cimaf, à Owendo, inaugurée en juin 2016, est destinée à couvrir les besoins en ciment au niveau local avec comme objectif la couverture des besoins en ciment de l’ensemble du marché gabonais.
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