« Sortir dans la rue pour manifester sa colère vaut mieux que d’aller prendre les armes ». C’est du moins le sentiment d’Alioune Tine. Il est le directeur d’Amnesty pour Afrique de l’Ouest et du centre.
« La liberté d’expression ne se porte pas très bien en Afrique de l’Ouest. Ce que nous observons, en ce moment, c’est une espace d’état de démocratie minimal. Une espace également d’état avec le statut minimal de respect des droits humains », explique monsieur Alioune Tine.
Il est le parrain du « Forum sur les droits de l’expression » organisé par Article 19, le samedi 23 décembre 2017, au Sénégal. Avec nos confrères sénégalais de l’enquête, Alioune Tine fait constater que « dans beaucoup de pays, il est extrêmement difficile de manifester, alors que cela fait partie de la liberté d’expression ».
« Sortir dans la rue pour manifester sa colère vaut mieux que d’aller prendre les armes. S’exprimer dans les réseaux sociaux, comme le font les blogueurs, comme le fait aussi tout le monde aujourd’hui, fait partie de la liberté d’expression », dit-il.
Pour le directeur d’Amnesty pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, dans certains pays, les réseaux sociaux ont été coupés, en période d’élections pour priver les populations de leur liberté de s’exprimer. « Cela a été fait en Gambie, au Congo Brazzaville, au Cameroun, même ici au Sénégal lorsqu’on transférait Karim Wade », fait-il rappeler. Aussi, Monsieur Tine se plaint du harcèlement dont les journalistes font l’objet le plus souvent en Afrique.
L’on peut ajouter sans risque de se tromper que les violations commises en raison des mauvaises conditions se manifestent sous diverses formes. Les formes de violation les plus fréquentes comprennent les attaques physiques, arrestations, détentions arbitraires, menaces, meurtre et l’imposition de lourdes amendes, même dans les actions civiles pour diffamation.
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