Après la décision de la cour constitutionnelle qui imposait une dissolution immédiate de l’assemblée nationale suite aux multiples reports. La sanction allait frapper presque de manière concomitante le gouvernement qui s’est montré incapable de faire tenir le scrutin des législatives dans les délais convenus. Une démission de fait du cabinet s’imposait. Est-il besoin ici de rappeler que le gouvernement est l’émanation de l’assemblée nationale ?
Le président de la République bien qu’étant la clé de voûte du système institutionnel et se pliant à cette exigence démocratique. Il mit un terme définitif à l’existence du cabinet Issoze Ngondet 2.
Pendant les jours qui suivirent les rumeurs et les allégations les plus folles et les plus saugrenues envahissaient autant les villages, les mapanes et les quartiers huppés des villes.
La blogosphère avec une boulimie frénétique nous servait une nouvelle équipe gouvernementale tous les quarts d’heure. Le plus insolite chez tous ces analystes et prévisionnistes politiques est le fait qu’aucun d’entre eux ne voyait le Premier ministre sortant finir par rebeloter. C’est vous dire la justesse de leurs élucubrations.
Dans cette farandole vertigineuse de gouvernements à tout va. Le président Ali Bongo Ondimba allait reconduire Issoze Ngondet pour l’acte 3 prenant ainsi à revers tous les spécialistes. Ce cabinet qui est conforme à la vision du chef de l’Etat. En effet, l’opposition y fait son entrée concrétisant par là l’ouverture et la main tendue prônée par le président Ali Bongo. On peut déplorer certaines postures incongrues et tout aussi absurdes posées par les chasseurs de trophées de l’inconvenance et du ridicule.
Il nous faut ici souligner des faits majeurs en périphérie de la composition du nouveau gouvernement. On commence déjà à ergoter dessus. La sortie du dinosaure politique national : Paul Biyogo Mba qui plus de 30 ans durant aura figuré en continu dans le paysage politique du Gabon. À noter aussi le départ de Blaise Louembé qui totalisait presqu’une petite vingtaine d’années au compteur. Le dernier et non des moindres est Jean-Pierre Oyiba qui un temps fut le grand vizir. Cette proximité avec le sommet n’a pas empêché le désastreux échec sur le dossier des infrastructures routières de l’emporter.
Pour cette passe de trois, le Premier ministre doit savoir que plus rien ne lui sera pardonné. Certes, les élections sont une priorité mais cette tension sociale dans tous les secteurs doit être sinon apaisée à tout le moins désamorcée. Ne donnez pas raison à ceux qui vous ont déjà enterré. Traduisez la confiance du Chef de l’Etat en un bréviaire de réussite.