Officiellement, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle le lundi 20 août par la Cour constitutionnelle du Mali.
La décision est sans appel à l’issue d’une audience publique au cours de laquelle la plus haute juridiction du pays a rejeté toutes les requêtes introduites par le candidat de l’opposition, Soumaïla Cissé.
Proclamé élu, Ibrahim Boubacar Keïta entamera son second mandat de cinq ans le 4 septembre prochain. Selon la cour, M. Keïta, 73 ans, a obtenu 67,16 % des suffrages lors du second tour de l’élection, le 12 août. L’opposant Soumaïla Cissé, un ancien ministre des Finances de 68 ans, battu, n’a totalisé que 32,84 % des voix.
Mais, M. Cissé rejette « catégoriquement » ce résultat, le qualifiant de « mascarade », « fruit pourri d’une fraude honteuse ». Selon ses propres calculs, c’est bien lui qui a remporté cette élection avec 51,75 % des suffrages. La cour a jugé irrecevables ou infondés par manque de preuves les recours introduits par le chef de file de l’opposition. ce dernier appelle ses partisans à « résister » au cours d’une manifestation prévue pour demain, mercredi, après la fête d’El Kabir.
Il faut dire que pour son second mandat, IBK aura pour priorité la lourde tâche de relancer l’accord de paix conclu en 2015 avec l’ex-rébellion à dominance touareg. Cet accord avait été signé après l’intervention de l’armée française qui, en 2013, avait repris le contrôle du nord du Mali. Dans cette partie du pays, les djihadistes avaient instauré la charia pendant un an.
« Je servirai le Mali selon les principes républicains », a affirmé le président Keïta, dans sa première déclaration après la confirmation de sa victoire. Il a dit « tendre la main » à son « jeune frère » Soumaïla Cissé car « le Mali doit pouvoir compter sur toutes ses filles et tous ses fils ».