La présidence guinéenne a annoncé le 4 février 2020 que le scrutin législatif qui a été reporté au 1er mars 2020, serait couplé à un référendum constitutionnel.
Il ne fallait pas plus pour provoquer les opposants du président Alpha Condé. Après avoir annoncé le report des législatives au 1er mars, la présidence a annoncé que le scrutin serait couplé à un référendum constitutionnel.
Pour le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), la décision de coupler le référendum dévoile les manœuvres du président pour rester au pouvoir. Le couplage, selon Abduramane Sanoh, coordonnateur de la coalition, est un « coup d’État constitutionnel. C’est une astuce pour amener davantage de personnes aux urnes, Les législatives sont présentées comme une opportunité, un tremplin pour faire passer le référendum. Dès lors que les gens accepteront d’aller voter pour les législatives, on va considérer que les mêmes personnes auront voté pour le référendum».
« Ce qui va être simple pour le pouvoir, c’est de donner un résultat au finish qui devrait dire que la majorité a voté pour la nouvelle Constitution. L’enjeu pour lui, ce n’est pas les législatives mais en entraînant les gens aux législatives et en faisant le couplage, c’est de faire voter pour une nouvelle Constitution. Ce qui lui permettrait de mettre tout à plat et de se présenter à la prochaine élection présidentielle», a-t-il ajouté.
Le pouvoir en place, montre patte blanche en évoquant des raisons pratiques
Pour Papa Koly Kourouma, le directeur de campagne de la mouvance présidentielle, « sur le plan économique, ça va coûter moins cher et ça va faciliter la mobilisation des militants. On n’a pas deux campagnes à faire. On mobilise les militants pour deux scrutins en même temps. Ce n’est pas une manœuvre politicienne ».