Faure Gnassingbé est convaincu qu’il passera au premier tour. Mais ses adversaires de l’opposition croient plutôt que le peuple togolais le sanctionnera. La réalité décidera le 22 février 2020.
Le président sortant Faure Gnassingbé a des atouts. La machine étatique est à son service. Et il n’a pas hésité à en user à profusion. Qui l’en blâmerait ?
Le vote ethnique a son rôle à jouer dans ce Togo du 21e siècle qui ressemble toujours à celui du temps d’Eyadema. Et si cet argument est utilisé dans l’urne, les autres candidats partent perdants d’avance.
Pas d’observateur
En plus de cela, les conditions du scrutin ne sont pas des plus avantageuses pour les contradicteurs du fils d’Eyadema. Les opposants n’ont pas bénéficié de la subvention qui leur revenait pour battre campagne. Le justificatif est toujours attendu. Ensuite, les yeux inquisiteurs des observateurs ne seront pas des plus nombreux.
L’accusant d’ingérence, la Concertation nationale de la société civile (CNSC) ne pourra pas déployer ses quelque 500 observateurs. Tout comme le Conseil épiscopal justice et paix de l’Eglise catholique à qui les autorités ont reproché ses positions partisanes.
L’opposition plus désunie que la désunion
Sans observateurs dans les bureaux de vote, la transparence risque d’avoir de sérieux soucis à se faire valoir et à se faire accepter. Enfin, le dépouillement des urnes sera centralisé. Quelle garantie qu’il n’y ait pas des comportements pas catholiques entre le départ et l’arrivée de ces résultats à bon port ?
Voici autant de conditions endogènes et exogènes qui déblaient un grand boulevard pour l’actuel occupant du palais présidentiel.
Mais ce n’est pas tout. La difficulté pour les opposants de parler d’une même voix, de trouver une candidature unique afin de fédérer les Togolais ne facilite pas non plus la tâche aux candidats adversaires. Certes, ils espèrent un second tour au cours duquel ils pourront allier leurs forces. Mais encore faut-il qu’il y ait un second tour !
Tout sauf la violence
Faut-il déjà épiloguer sur l’issue du scrutin du 22 février ? Peut-être. Un second tour ou la défaite au premier tour du président sortant seront une surprise. La victoire de Faure Gnassingbé au premier tour n’en sera pas une, tout comme les probables contestations des candidats malheureux. La violence post-électorale est cependant à vouer aux gémonies. Le Togo devrait désormais changer ce disque.