Afrique du Sud : Jacob Zuma veut mettre fin au règne de l’ANC

CAPE TOWN/SOUTH AFRICA, 10JUN2009 -Jacob Zuma, President of South Africa at the Opening Plenary on Africa and the New Global Economy at the World Economic Forum on Africa 2009 in Cape Town, South Africa, June 10, 2009..Copyright World Economic Forum www.weforum.org / Matthew Jordaan mattjordaanphoto@gmail.com
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En Afrique du Sud, Jacob Zuma se présentera bel et bien aux élections générales du 29 mai prochain. A la tête du petit parti UMkhonto WeSizwe, qu’il a fondé en décembre, l’ex président sud-africain jure de mettre fin au long règne de son ancienne formation politique l’ANC.

Le 29 mai prochain, au moins 27 millions de Sud-Africains sont appelés à voter pour renouveler leur Parlement, qui désignera ensuite le prochain président de la République. C’est la septième élection nationale depuis que l’Afrique du Sud est passée du régime d’apartheid à la démocratie. C’était en 1994.

L’ANC au pouvoir depuis trente ans

Depuis lors, le pays a connu 5 présidents. Nelson Mandela (1994-199), Thabo Mbeki (199-2008), Kgalema Motlanthe (2008-2009), Jacob Zuma (2009-2018) et Cyril Ramaphosa (2018 à ce jour).Tous sont issus de la même formation politique : l’African National Congress (ANC). Ce parti, qui a mené la lutte de libération contre la minorité blanche, règne donc sur l’Afrique du Sud depuis 30 ans. Un règne sans partage auquel veut mettre fin l’ex président Jacob Zuma, rejette par les siens depuis sa chute du pouvoir.

Jacob Zuma autorisé par la commission électorale à se présenter

Jacob Zuma a fondé en décembre 2023 le parti UMkhonto WeSizwe, en abrégé MK (« Fer de lance de la nation » en langue zoulou), dont il est le candidat aux élections générales prochaines. Il avait été interdit par la commission électorale de participer à ces législatives de mai. Mais l’institution l’a finalement autorisé à se présenter, suite à son appel. L’ANC a dénoncé cette décision, pointant la condamnation de l’ancien président à quinze mois de prison.

Malgré une condamnation pour corruption

Jacob Zuma a été contraint à la démission en 2018 après des manifestations massives. Ses opposants l’accusaient d’entretenir la corruption au sein du gouvernement et des entreprises publiques. S’il a rejeté en bloc ces accusations, la commission d’enquête judiciaire a confirmé sa culpabilité en présentant de nombreuses preuves. En 2021, il a été condamné à 15 mois de prison pour avoir refusé de témoigner. Cependant, l’actuel président Cyril Ramaphosa avait prononcé une remise de peine.

Jacob Zuma veut attirer les militants de l’ANC

Malgré ce geste de son leader, l’ANC a continué à demander son emprisonnement. Le parti historique s’est également opposé à la validation de sa candidature. Celle-ci étant définitivement actée, il ne lui reste plus qu’à se préparer à l’affronter dans les urnes. L’ANC a toutefois intenté une action en justice pour empêcher Jacob Zuma d’utiliser le logo de son organisation paramilitaire pendant l’apartheid. A savoir UMkhonto WeSizwe, un nom repris par l’ex président pour son parti politique.

L’ANC crédité de moins de 50% des votes

Jacob Zuma ignore royalement les récriminations de ses anciens camarades, et continue de sillonner l’Afrique du Sud avec ce même logo. Il prononce aussi des discours enflammés contre l’ANC et jure de le faire tomber le 29 mai. L’ancien chef d’Etat assure qu’il attire à lui bon nombre de ses militants. Pourtant c’est l’Alliance démocratique (DA), première formation d’opposition, qui talonne l’ANC dans les sondages. Elle récolte 30 % des suffrages, contre 40% pour le parti au pouvoir. MK est crédité de 10% des bulletins.

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