Les Africains devraient s’exprimer dans de grands courants politiques rassemblant ceux qui relèvent d’une même doctrine politique avec la même approche du panafricanisme et ayant le même projet de société.
Car, la politique est la matrice qui enfante les institutions politiques. A ce niveau, le système pourrait être bi-partisan comme aux Etats-Unis. En réalité, les intellectuels doivent s’engager dans la politique. Ils sont seuls à pouvoir appréhender les problèmes qui se posent à l’Afrique tellement, ils sont complexes.
La politique du 21ème siècle n’aura rien à voir avec la politique politicienne de l’époque actuelle. Elle exige beaucoup de compétence, d’expertise et une grande dimension intellectuelle. Car, l’Afrique de demain ne pourra pas être gérée à la petite semaine. Inventons notre futur.
Tous doivent reconnaître qu’au lendemain de l’indépendance, l’occident n’était pas favorable aux regroupements politiques africains. Cette observation n’écarte pas notre propre responsabilité dans la balkanisation, à la veille de l’indépendance et l’échec des tentatives de regroupements post-indépendance.
Mais la situation a changé aujourd’hui, devant l’échec des politiques micro-nationalistes et de la politique de l’aide, les esprits sont de plus en plus tournés vers l’intégration de l’Europe. C’est aussi une opportunité favorable pour la construction de grands ensembles en Afrique.
D’aucuns pensent par exemple que l’Ethiopie, l’Erythrée ou la Somalie pourrait un jour vivre dans un ensemble politique. Si, après la guerre 39-45 qui a coûté 5 millions de morts à l’Allemagne et la France, Konrad Adenauer et Jean Monnet n’avaient pas rêvé ensemble, il n’y aurait pas eu aujourd’hui l’Union Européenne dont le noyau central est constitué par l’Allemagne et la France.
On n’ignore pas les égoïsmes micro-nationalistes, les expulsions des « étrangers », par exemple, mais tout cela est dû à l’ignorance. En France, aussi, dans l’entre deux guerres, on a massacré et expulsé des étrangers, polonais surtout, accusés de prendre les emplois des Français.
Ce n’était pas le fait du gouvernement, mais des populations frappées par le chômage généré par l’évaluation technologique qui a vu diminuer le rôle de la houille dans l’industrie. Les Africains doivent regarder devant eux et non derrière. Les intellectuels peuvent mieux le faire.