Sous la pression de l’opinion publique, le procureur de la République, Olivier Nzaou, a fini par faire une déclaration afin de préciser le cadre dans lequel les récentes arrestations ont été effectuées.
C’est suite aux interpellations de plusieurs hauts cadres d’entreprises publiques depuis une semaine à Libreville. Ces derniers sont soupçonnés par le parquet d’avoir trempé dans du blanchiment d’argent et des détournements massifs d’argent publics.
Combien de milliards ont disparu?
Selon plusieurs informations concordantes, un audit scrupuleux des comptes a été effectué depuis un mois. Il a permis de mettre à jour un système de prédation des deniers publics de grande envergure. Plusieurs sociétés écrans ont été crées pour abriter les fonds, dans les comptes de BGFI Gabon.
A ce jour, aucun chiffre officiel n’a été communiqué. Mais l’on soupçonne les montants d’être impressionnant, au vue de la vitesse à laquelle les sanctions ont été prises à l’encontre des administrateurs concernés.
L’enquête, actuellement en cours, devra permettre d’identifier les réels bénéficiaires de cet argent public. Et si les conseils d’administration des sociétés publiques concernées, ont autorisé, ou non, ces transferts de fonds. Des prête-noms auraient même été utilisés afin de flouter les flux financiers.
Coup monté contre Laccruche ?
En 2013, Brice Laccruche Alihanga (BLA) avait été entendu par la police, alors qu’il venait d’être limogé de son poste de Directeur Général de la BGFI. Soupçonné de malversations, il clamait son innocence, arguant d’un coup monté. La justice l’avait alors blanchi.
Si la présomption d’innocence est de mise avant les conclusions de l’enquête, il est impossible de ne pas faire un lien entre l’opération Scorpion, et le départ de l’ex directeur de cabinet.
Ce dernier n’a pour le moment pas été inquiété. Et l’homme bénéficie toujours de la confiance du Président, puisque siégeant en tant que ministre au gouvernement.
Alors, coup monté ou justice spectacle ?