Jean François Bayart est un universitaire français. Il se dit convaincu que « le djihad est un simple avatar de la guerre ».
« Donc pas de guerre de religions. C’est clair. En revanche, ce que nous avons en Afrique, ce sont des mouvements armés d’orientation religieuse qui ont sur certains endroits occasionné des milliers de morts », explique l’universitaire Jean François Bayart.
Pour cela, Monsieur Bayart cite les crises qui se déroulent dans certains pays comme la Côte d’Ivoire, le Rwanda, l’Ouganda et la RDC ; « la violence est d’abord le fait de l’homme avant même toute adhésion à une doctrine religieuse », ajoute t-il. Selon lui, le djihad est un simple avatar de la guerre.
Il a fait comprendre que « l’opinion occidentale reste gorgée de stéréotypes sur le pouvoir et l’Etat en Afrique, en particulier quant au rôle privilégié que la corruption et le tribalisme sont censés jouer au sud du Sahara ».
L’analyse des groupes sociaux qui se disputent l’Etat post-colonial et des différents scénarios qui ont prévalu depuis la proclamation des indépendances permet d’avancer des hypothèses neuves. Ce, sur la formation d’une classe dominante et sur la dépendance des sociétés africaines vis-à-vis de leur environnement international.
C’est aussi sur la place déterminante en leur sein des stratégies individuelles et des modes populaires d’action politique, sur l’importance des réseaux d’influence et des terroirs historiques dans le déroulement des conflits. Aussi sur la récurrence des conduites – souvent religieuses – de dissidence sociale, sur l’émergence de cultures politiques originales.
« En définitive, cet essai, devenu un classique en sociologie de l’Etat, propose une lecture à la fois provocante et nuancée de ce qu’il est convenu de nommer le « développement ». Il ouvre aussi la voie à une réflexion plus générale sur l’invention du politique dans les sociétés d’Afrique et d’Asie », tient-il à préciser.
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