Les avocats du Burkina organisent une marche le 29 avril 2019 pour protester contre de « graves dysfonctionnements de l’appareil judiciaire au Burkina Faso ».
Réunis en assemblée générale extraordinaire le 22 avril 2019, les avocats des cours et tribunaux du Burkina ont dit avoir constaté de « graves dysfonctionnements de l’appareil judiciaire au Burkina Faso ».
Ceux-ci sont marqués par une « interruption d’un pan des activités juridictionnelles notamment, les audiences de flagrants délits, les audiences de citations directes, les audiences devant les juges d’instruction et ce, sur toute l’étendue du territoire » depuis octobre 2018. Ils notent également « l’interruption de toutes les autres audiences notamment civile, commerciale, administrative, sociale, référé et exécution« , depuis le 19 avril 2019.
Autant de situations qui, selon leur analyse, entraînent une « violation massive et indiscriminée des droits humains« . Les avocats indexent précisément l’impossibilité pour les justiciables en détention préventive de se faire juger dans un délai raisonnable.
Pour marquer leur protestation, les avocats ont observé 96 heures de suspension de leurs prestations depuis le 23 avril 2019. Cette grève a eu pour conséquence, entre autres, la suspension du procès ouvert contre les auteurs présumés du putsch de septembre 2015. Les avocats observeront également une marche le 29 avril 2019 pour se faire entendre des autorités.