Le jugement de la Cour Pénale Internationale (CPI) dans son rendu en appel a fini par acquitter l’ex Vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba. Cette relaxe n’est pas à exclure du bouillonnant contexte politique actuel à Kinshasa.
La communauté internationale étant sans autres ressources ni solutions face à l’imbroglio en RDC, s’est résolue à sortir un nouveau lapin de leur chapeau à malices. Parce que le président Joseph Kabila oppose une fin de non-recevoir aux intimidations, pressions et sanctions alors les grands esprits et stratèges occidentaux se lancent dans une nouvelle matrice.
Le 23 décembre approchant à vitesse grand V et les opposants congolais toujours englués dans de vaines et utopiques querelles qui les fragilisent plus que tout autre chose, mais dans le même temps le président Joseph Kabila Kabange ne donne aucun signe de changement de cap. Il garde toujours en ligne de mire sa candidature pour les échéances présidentielles du 23 décembre à venir. Qui peut garantir à ce stade que cette date ne connaitra pas le funeste sort des précédents accords dits de la Saint Sylvestre.
Bien que des leaders politiques tels que Tshisekedi, Katumbi et Kamere appellent à une candidature unique de l’opposition, la communauté internationale reste circonspecte voire même réservée sur leur capacité à plier et à dégager le président Joseph Kabila qui est de fait hors-jeu et disqualifié mais il en a cure.
La Cour Pénale Internationale va vite être mise à contribution et ses brillants juristes vont constater que le patron du MLC n’a pas sa place dans leur geôle et puis comme par enchantement envoler tous les chefs d’accusations. Exit les dix-huit années de réclusion requises.
Les experts des grandes chancelleries occidentales qui ne s’embrassent pas de morale ou d’autres précautions superflues quand il s’agit d’en imposer aux africains, vont se résigner et se résoudre à l’évidence que Jean-Pierre Bemba serait le seul à pouvoir guerroyer et peut-être tenir la distance contre le président Kabila.
En faisant tourner la roue implacable de l’histoire, nous nous rendons compte de quelque chose. Les mêmes raisons stratégiques et politiques qui ont prévalues hier pour écarter et extraire Bemba de la scène politique congolaise sont les mêmes qui ont conduit à ce rétropédalage. Que les aficionados de Bemba se réjouissent du verdict mais est-ce pourtant une caution certaine pour ce qui se joue à Kinshasa ?
Et tant pis pour les âmes des victimes centrafricaines qui n’auront été qu’un prétexte. Quand de grands intérêts sont en jeu, la mémoire se brouille ou se perd. Nos amis qui aiment tant l’Afrique nous préparent non pas un remake de Kabila contre Bemba mais une suite dont l’issue hélas s’écrira avec le sang du peuple congolais une fois de plus. Une fois de trop.