Sénégal : Résistance contre les Manipulations constitutionnelles

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Au lendemain des élections législatives qualifiées de calamiteuses du 30 juillet 2017 et à la veille des échéances électorales de 2019, les mêmes problèmes et les mêmes exigences démocratiques se posent au peuple sénégalais.

C’est dans un contexte plus que jamais caractérisé par  les anomalies inacceptables liées au processus électoral, la violation permanente et systématique des lois et règlements, les agressions contre les libertés individuelles et collectives, l’interdiction et  la répression barbare, par le régime de Macky Sall, de toutes les manifestations politiques et/ou citoyennes à caractère démocratique ou patriotique que se préparent les élections de 2019.

Tout y passe, jusqu’aux tentatives de tripatouillage de la Constitution et du code électoral, à la volonté autocratique de forcing tous azimuts, y compris par le moyen du coup d’Etat constitutionnel et électoral.  Assurément, le peuple sénégalais ne saurait accepter une telle dictature émergente.

L’IED, pour ce qui la concerne, à travers les moyens mis en œuvre et la série d’actions initiées  (marches, sittings, rassemblements, sensibilisations, conférences de presse, dépôts de lettres, notes et rapports, descentes sur le terrain, contacts, visites ou rencontres diverses…), a lancé le combat. Elle a le devoir ; la responsabilité et la possibilité d’aller plus loin,  pour peu qu’elle fasse preuve d’ouverture et se montre capable d’éviter les erreurs du passé, de renforcer son efficacité et son unité dans le respect de la diversité et de l’égale dignité de ses différentes composantes.

Après une évaluation en profondeur du déroulement frauduleux et calamiteux des élections législatives du 30 juillet 2017, et s’appuyant sur les leçons utiles tirées de différentes expériences de  regroupements politiques et citoyens au Sénégal, en particulier de celle de MànkooWattuSenegaal (MWS) mis en place en septembre 2016 dans le contexte post référendum de révision maquillée de la Constitution, l’IED s’est constituée autour d’une plateforme d’action unitaire en huit points, largement diffusée auprès des différents secteurs de l’opinion nationale et internationale, des autorités étatiques et des partenaires du Sénégal.

Elle a pu ainsi tracer sa voie, non pas comme une coalition électorale autour d’un candidat, mais en tant que plateforme d’unité d’action au service de la démocratie, des citoyens et citoyennes du pays. Elle a pris à son compte certains axes de travail définis par la plateforme de MWS : le respect des droits et des  libertés publiques garantis par la Constitution, notamment le droit de manifestation, l’arrêt des persécutions liberticides, la liberté d’informer, l’accès équitable aux médias du service public, etc., lutte pour un processus électoral transparent, fiable et crédible, reposant sur des bases de confiance et de  consensus, loin de toute volonté d’instrumentalisation de l’administration et de la justice à des fins électorales, l’opposition au pillage des ressources du pays et l’instauration de la transparence dans la gestion des affaires publiques, et la prise en charge efficace des préoccupations et revendications sociales des travailleurs ainsi que des populations des villes et des campagnes.

Selon l’opposition, il est temps, à présent,  de passer à une étape supérieure de la lutte, au regard de la volonté de plus en plus affichée du pouvoir en place de truquer les élections, de priver les électeurs de leur droit de vote par la rétention de leurs cartes ainsi que par la multiplication des entraves à l’inscription massive des jeunes sur les listes électorales.

S’y ajoute un élément nouveau, lourd de conséquences graves pour le pays, venant alourdir et polluer l’atmosphère politique : il s’agit des projets de loi déposés sur la table de l’Assemblée nationale, portant révision de la Constitution et modification du Code électoral, et visant à imposer aux partis politiques l’institution, comme souligné ci-dessus, d’un parrainage piégé, dans le but évident pour Macky Sall,  de sélectionner les candidats de son choix et d’invalider les candidatures d’adversaires politiques gênants, ce de façon discrétionnaire, discriminatoire et sans recours réel possible, contrairement à la lettre et à l’esprit de la Constitution en vigueur.

Un nouveau défi  à relever interpelle donc non seulement l’IED, mais plus encore l’ensemble des démocrates et patriotes sincères de notre pays, afin d’arriver à imposer un nouveau rapport de forces favorable au changement, dans la démocratie, la paix civile et le progrès. Toutes les forces vives de la nation doivent donc se rassembler et se mobiliser dans un sursaut républicain, démocratique, patriotique et citoyen pour faire échec à la forfaiture de Macky Sall et de ses affidés.

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Mapote Gaye
Mapote Gaye journaliste Sénégalais Consultant. Formateur en communication, Marketing et Management

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