L’affaire judiciaire en cours en France contre Vincent Bolloré, mis en examen pour corruption dans une enquête sur les conditions d’attribution de concessions portuaires en Guinée et au Togo revient avec force comme actualité brûlante au Togo. L’opposition togolaise a demandé mercredi au Premier ministre, Selom Komi Klassou, de s’expliquer sur l’appel d’offres et les contrats avec certaines entreprises, dont le groupe Bolloré.
Présidente du groupe parlementaire de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, principal parti de l’opposition), Me Isabelle Manavi Améganvi a invité le chef du gouvernement à fournir au Parlement la « copie des contrats de cession ou de concession » conclus par l’Etat avec certaines entreprises, dont le groupe Bolloré. Me Améganvi a adressé une série de dix questions au Premier ministre, l’invitant à fournir des réponses au Parlement, notamment pour savoir à « quelle date la liste des participants à cet appel d’offres, a été rendue publique ».
Dans une lettre ouverte, elle écrit que M. Bolloré est soupçonné d’avoir financé illégalement en 2010, une partie de la campagne électorale de monsieur Faure Gnassingbé à hauteur de huit cent mille euros et obtenu en contrepartie la concession du Port Autonome de Lomé. Avant de demander la copie des contrats pour « vérifier leur régularité. La députée veut connaître les entreprises retenues à l’issue de la sélection et la date de publication du résultat de ce dépouillement. Elle a aussi demandé les montants annuels des redevances versées par la société BAL au Trésor public, depuis 2010, au titre des contrats la liant à l’Etat togolais.
Selon Me Améganvi, les procureurs français soupçonnent le groupe Bolloré d’avoir sous-évalué le coût des activités de conseil politique de sa filiale Havas pour les chefs d’Etat togolais et guinéen afin de décrocher la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée.
Mais pour Gilbert Bawara, ministre de la Fonction publique, l’Etat togolais n’a aucun élément fiable du dossier qui est en cours en France. Nous n’avons pas à prendre d’engagement particulier, nous n’avons pas à donner d’assurance quelconque, parce que nous ne nous sentons pas concernés. Ajoutant qu’il est ridicule et même scandaleux, voire même un peu condescendant d’imaginer qu’une agence de communication pourrait avoir une influence quelconque sur une élection présidentielle dans un Etat africain.
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