Après les mouvementées et particulières élections législatives du 30 Juillet dernier le Sénégal s’achemine vers le scrutin qui sera décisif : la Présidentielle prévue en 2019. Une élection aux multiples enjeux, particulièrement pour le chef de l’Etat Macky Sall, candidat à sa propre succession.
S’il avait respecté sa promesse électorale faite en 2012, son mandat serait arrivé à terme au cours de cette année. Mais, avec l’appui du Conseil constitutionnel, Macky Sall fera un mandat de sept ans, contre les cinq promis. Les Sénégalais l’en feront t-il payer négativement dans moins de deux ans ? C’est ce verdict qui constituera le principal enjeu en 2019.
Car, l’ancien Président Wade n’avait pas réussi à obtenir un troisième mandat du fait qu’il s’était lui aussi dédit au sujet de celui-ci et à cause, encore, du tripatouillage de la Constitution dans la perspective de ce qui a été appelé « une dévolution monarchique du pouvoir ».
Macky Sall ne serait pas aussi loin de cette enseigne. Car, des membres de sa famille sont aux affaires et il vient de nommer son petit-frère Aliou Sall à la Direction générale de la juteuse et sensible Caisse de dépôts et consignations. Ce qui augure des complications pour le fils de l’ancien Président Wade, qui a été déclaré candidat du parti de son père ; malgré après avoir été arrêté, jugé et condamné pour biens mal acquis.
Les sénégalais pardonneront-ils à Macky ceux qu’ils avaient refusé à son prédécesseur ? Si oui, l’opposition risque de ne pas arriver si tôt aux affaires et que ce sera la retraite politique de bien de ses leaders, dont Karim Wade, Idrissa Seck et Abdoul Mbaye principalement.
C’est ce qu’on semble comprendre, Macky Sall manœuvre ferme et souple bien avant l’heure, en misant sur son bilan et la transhumance des caïds politiques.