Deux mois après la promesse du président Alpha Condé de procéder au grand remaniement ministériel, le Premier ministre guinéen Mamady Youla a présenté jeudi sa démission et celle de son gouvernement.
Cette démission a été acceptée et le gouvernement sortant est chargé d’assumer la gestion des affaires courantes jusqu’à la mise en place d’un nouveau gouvernement.
Mamady Youla a présenté sa démission et celle de tout le gouvernement dans un contexte d’un climat conflictuel marqué par une série de grèves et de manifestations, dont certaines meurtrières. Ces manifestations sont organisées par les syndicats d’enseignants pour réclamer des augmentations de salaires et par l’opposition pour contester les résultats du 4 février dernier des élections locales.
L’opposition continue de contester toujours la victoire aux élections locales du parti au pouvoir, le RPG, face à l’UFDG de l’ancien Premier ministre, Cellou Dalein Diallo, principal opposant au président Alpha Condé. Et pour dénoncer le manque de volonté politique de la mouvance présidentielle, elle a organisé lundi une nouvelle journée « ville morte » à Conakry.
Le chef de l’Etat avait été hué par des centaines de femmes pendant une cérémonie organisée à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Depuis ce jour-là, Alpha Condé, opposant historique arrivé au pouvoir en 2010, avait promis de se mettre à l’écoute de la majorité silencieuse et de procéder ensuite à un grand remaniement ministériel afin de mettre des ministres qui sont à l’écoute de la population et qui s’occupent de leurs programmes.