Alors que les Maliens attendent les prochaines concertations nationales, prévues du jeudi 10 au samedi 12 septembre, Aliou Diallo rédige une tribune dans laquelle il propose un « schéma de transition simple ». Celui-ci comprend cinq points, dont la mise en place rapide d’une transition qui ne devra pas excéder 18 mois et la formation d’un organe législatif avec l’ensemble des forces vives de la nation.
Le Mali entame une semaine décisive. La CEDEAO a lancé lundi un ultimatum en direction de la junte, à l’issue d’une réunion à Niamey (Niger). Elle a exigé la nomination d’un président civil d’ici le 15 septembre et maintenu ses sanctions économiques. C’est dans ce contexte que les militaires et les acteurs de la crise malienne (partis politiques, syndicats, société civile et groupes armés signataires) se retrouvent, du jeudi au samedi prochain, pour de nouvelles discussions. Celles-ci se feront sur l’ensemble des contributions faites le samedi 5 septembre, à l’issue d’une première concertation nationale.
Un Président de Transition choisi par les membres du CNSP
Pour apporter sa pierre au nouvel édifice national, Aliou Diallo propose des solutions dans une tribune, en espérant qu’elles seront prises en compte. Comme la CEDEAO, le leader d’ADP-Maliba appelle à une transition courte, qui n’excédera pas 18 mois, alors que l’on prête aux putschistes l’intention de rester aux commandes pendant 3 ans. Cette transition devrait être conduite par « un Président de Transition choisi par les membres du CNSP (Comité national pour le salut du peuple) », suggère également le député de Kayes. Aliou Diallo estime également qu’il faudrait nommer un « Premier Ministre consensuel et sans coloration politique » pour respecter les aspirations du peuple malien. La formation d’« un organe législatif comprenant l’ensemble des Forces Vives », constitue la quatrième proposition du chef de file montant de l’opposition.
Penser d’abord au Mali avant les sièges au Parlement
A ce niveau, Aliou Diallo déplore l’attitude de certains de ses collègues (surtout les 31 contestés), qui veulent s’accrocher à leur siège à l’Assemblée nationale. Or, le mouvement populaire qui a emporté le désormais ex président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) réclame la dissolution de cette 6e législature. « Au regard des événements, cette posture est intenable. Les Maliens se diront simplement que tous ces députés sortants ne pensent qu’à leurs postes et à leurs privilèges » dénonce le président d’honneur d’ADP-Maliba.
Tout en se désolidarisant de ce mouvement, il appelle tous les députés à ne « penser qu’à l’avenir du Mali ». Aliou Diallo ne peut toutefois s’empêcher de penser à l’injustice qui sera faite à ceux spoliés de leur victoire ou régulièrement élus, comme lui. Il plaide donc pour l’intégration de ces parlementaires à la nouvelle Constituante. Mais le milliardaire malien considère qu’il faut bien faire un sacrifice pour l’intérêt supérieur du Mali.
D’ailleurs, à la prochaine élection, ces députés pourront retrouver leur siège puisque le peuple les avait déjà choisis. Pour sa part, même s’il déconseillait la dissolution de l’Assemblée nationale, Aliou Diallo a déjà répété qu’il ne craignait pas de retourner aux urnes. « S’il ne s’agit que de ma personne, j’accepte la dissolution puisque même si on reprenait dix fois je gagnerais », avait-il assuré lors d’une rencontre en juin avec la population de Kayes.
Le DNI toujours d’actualité
Enfin, Aliou Diallo recommande une feuille de route s’inspirant du Dialogue National Inclusif (DNI). Son parti ADP-Maliba, qui se définit comme républicain, a participé à cette initiative, alors que celle-ci avait été largement boycottée par les autres formations politiques de l’opposition. Le DNI a abouti sur quatre recommandations majeures, dont l’organisation des élections législatives avant le 02 mai 2020 (objectif atteint, même si tout est à refaire maintenant) et l’organisation d’un référendum pour la révision de la constitution du 25 février 1992.