Le ministère gabonais de la Défense nationale a confirmé au JT de Gabon Télévision l’arrestation d’un casque bleu du contingent gabonais de la Minusca.
Ce dernier aurait profité de l’absence de son supérieur pour soutirer toute une caisse de munitions. Arrêté le vendredi 13 avril en après-midi pour vente illicite de munitions de guerre, une enquête est en cours à la Direction générale de la gendarmerie avant son extradition vers le Gabon.
Le passage du secrétaire général du ministère de la Défense nationale sur les antennes de Gabon Télévision suscite plusieurs réactions. En lieu et place d’un communiqué officiel que l’on pouvait envoyer à Gabon première pour être lu, c’est l’amiral en personne dans sa tenue militaire qui a tenté de donner une explication sans beaucoup de détails à la suite de l’arrestation d’un casque bleu du contingent gabonais de la Minusca.
Une fois rapatrié, le soldat de la paix qui a tenté de vendre des munitions aux autodéfenses du Km5 au 3ème arrondissement de Bangui sera traduit devant la justice. Entre-temps, c’est l’image du pays qui a été ternie par le comportement irresponsable de ce soldat.
Comment a-t-il été appréhendé en possession d’une caisse de munitions ? En attendant l’enquête qui est en cours, le secrétaire général du ministère de la Défense nationale n’a pas donné suffisamment d’éléments de précisions aux préoccupations de nombreux compatriotes qui veulent savoir plus. La question qui se pose est de savoir si on peut facilement voler des munitions, une caissette pour certains, dans un camp militaire sans bénéficier de solides complicités de sa hiérarchie ? C’est vraiment facile de tout mettre sur le dos d’un seul individu arrêté. Qu’avait-t-il à gagner en participant activement à la déliquescence d’un pays ami dans lequel il a été envoyé en tant que maillon pour la paix ? Le soldat gabonais broie-t-il du noir en Centrafrique ? Difficile de dire.
Pour d’autres observateurs, il s’agit là tout simplement d’un cas isolé, sa situation ne peut en aucun cas remettre en cause l’image de l’armée gabonaise. Toutefois, l’arrestation du casque bleu gabonais pour vente illicite de munitions relance par la même occasion le débat de vente des munitions et armes de guerre par des casques bleus de la Minusca.
Et cela est arrivé au moment où Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire Général adjoint des Nations-Unions, patron des casques bleus, effectuait une visite en République Centrafricaine. Faut-il rappeler que l’année passée, lors de sa visite à Bangui, le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, avait été interpellé au Parlement sur l’implication des soldats de la Minusca dans cette situation permanente de conflits des populations.