C’est une décision historique pour la Cour Pénale Internationale et la Côte d’Ivoire. L’annonce a été faite ce mardi matin. Elle acquitte Laurent Gbagbo, l’ancien président de la Côte d’Ivoire de toutes les charges qui lui sont reprochées. Et ordonne sa remise en liberté immédiate.
L’ancien Chef de l’Etat, ainsi que Charles Blé Goudé étaient accusés de crimes contre l’humanité.
Désormais, c’est toute la Côte d’Ivoire qui retient son souffle. Alors que des scènes de liesse populaires sont visibles dans tout le pays, notamment à Abidjan et Cocody.
La Côte d’ivoire, au bord de l’explosion
L’interventionnisme français a créé une situation inédite en Côte d’Ivoire. Elle a créé un faussé entre l’armée et le pouvoir des civils. Régulièrement, la Côte d’Ivoire est victime de mutineries. Les militaires en profitant pour vandaliser commerces et véhicules. Ils réclament, pour la plupart, le paiement de primes promises par Alassane Ouattara. Ces dernières n’ont que partiellement été données à certains corps seulement.
De plus, une alliance avait été scellée entre le RDR et le PDCI. Celle-ci prévoyait lors des prochaines élections présidentielles, que le RDR de Ouattara s’efface au profit de PDCI. Mais la promesse n’a pas été tenue. Depuis, Henri Konan Bédié, le leader du PDCI a pris ses distances avec le RDR.
Le retour prochain de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, pourrait ramener le FPI (Front Populaire Ivoirien) au devant de la scène. Et en faire de nouveau l’une des plus puissantes forces politiques de la Côte d’Ivoire.
Nombreux sont les investisseurs en Côte d’Ivoire qui souhaitent désormais attendre. « Il y a trop de paramètres incertains » affirmait déjà il y a quelques mois un homme d’affaire libanais de la place. Le retour de Laurent Gbgabo en Côte d’Ivoire, ne risque pas de rassurer.
Guillaume Soro, le faiseur de Roi en 2020
Guillaume Soro est sans aucun doute la clé de voute du pouvoir ivoirien. C’est un faiseur de Roi. Il sera l’homme sur qui il faudra compter en 2020. Discret, mais redoutable homme politique, il est soupçonné de contrôler une partie de l’armée.
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C’est lui qui avait permis, avec le soutien de la France, de donner le pouvoir à Alassane Ouattara. Depuis les relations entre les deux hommes se sont fortement dégradées. Il pourrait désormais, jouer l’arbitre, pour donner son soutien au parti qui lui conviendra le mieux.
Sarkozy, les forces françaises, et Ouattara pointées du doigt
Laurent Gbagbo avait clamé son innocence depuis le début de cette affaire. Il accusait directement Nicolas Sarkozy et son challenger, Alassane Ouattara, d’avoir monté ce scénario de toute pièce, avec la complicité de l’ambassadeur de France, Jean-Marc Simon. Pour l’écarter de la vie politique ivoirienne, et gagner de juteux marchés publics.
En effet, alors que la Côte d’Ivoire était divisée en deux, ce sont les forces spéciales françaises qui sont intervenues afin de prendre d’assault le palais présidentiel. Et en déloger Laurent Gbagbo et son épouse, Simone.
A l’époque, Laurent Gbagbo avait réclamé le recomptage des voix. Bureau de votes par bureau de votes, afin de prouver qu’il avait été bel et bien élu. Mais Alassane Ouattara, avait catégoriquement refusé, et s’était réfugié à l’hôtel ivoire.
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Depuis la remise en liberté de Simone Gbagbo il y a quelques mois, l’espoir est revenu dans le coeur des ivoiriens. Mettre fin à cette injustice, ainsi qu’à l’interventionnisme d’une puissance étrangère : la France.