La Banque mondiale organise un atelier sous-régional sur la gestion des forêts transfrontalières entre le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau, le 26 juillet 2018 à l’hôtel Aldiana à Kaolack, une région du Sénégal.
Fournir aux gouvernements du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée-Bissau, à la Banque mondiale et à d’autres parties prenantes des informations de base sur les ressources forestières et la gestion durable des forêts dans la sous-région ; type et ampleur des exportations / importations illégales de produits ligneux et impacts des activités illégales et non réglementées sur les ressources forestières, tel est l’objectif de cet atelier sous-régional.
Entre autres, il s’agira aussi d’informer les participants sur les enjeux liés à la demande en biomasse (bois de feu et charbon) et à l’exploitation des produits ligneux (légale et illégale), deux facteurs déterminants de la dégradation des forêts et de la dégradation des sols et identifier les opportunités pour les combattre.
En plus, les participants tenteront de faire des recommandations pour améliorer la gestion des forêts dans les zones frontalières, élaborer des protocoles et ententes institutionnels pour les politiques et pratiques transfrontalières et éradiquer l’exploitation illégale et le commerce illicite des produits forestiers à la frontière des trois pays. Une meilleure compréhension des exportations / importations illégales de produits forestiers à travers les frontières des trois pays et pour les marchés internationaux.
A la suite de cette importante rencontre, il est attendu une meilleure connaissance des problèmes liés à la déforestation et la dégradation des forêts et les principaux facteurs y contribuant (demande en énergie de la biomasse, exploitation de produits ligneux et conversion des forêts). Les Etats participants souhaitent aussi une meilleure information pour développer des protocoles, accords et ententes institutionnels pour la coopération transfrontalière et les activités de gestion des forêts transfrontalières.
Bon à rappeler, la Gambie, la Guinée-Bissau et le Sénégal dépendent tous fortement des ressources forestières pour leurs besoins en combustible de cuisson. Avec un taux de croissance démographique annuel moyen de 2,5%, la demande croissante de combustibles de cuisson a provoqué une grave dégradation des ressources forestières, des terres et de l’environnement.
Le Sénégal représente 42% de la consommation d’énergie
Au Sénégal, la biomasse représente 42% de la consommation d’énergie ; en Gambie, la biomasse représente 90% de la consommation d’énergie domestique (jusqu’à 97% dans certaines zones rurales); et en Guinée-Bissau, les combustibles ligneux représentent environ 90% de la consommation énergétique nationale (85% sous forme de bois de feu et 5% de charbon consommé dans les grands centres urbains).
La dépendance à la biomasse a également une importante dimension genre ; en général, les femmes sont les principales responsables de l’approvisionnement en énergie de cuisson pour les ménages. Elles sont souvent accompagnées par des filles et parfois des garçons, ce qui peut avoir un impact négatif sur leur scolarité. Les trois pays ont des taux élevés de déforestation qui peuvent être attribués en partie à des pratiques non durables de collecte bois énergie.
Forte demande en bois en provenance d’Afrique de l’Ouest
La forte demande d’énergie domestique a des implications régionales, en particulier dans les zones forestières proches des frontières, où les forêts sont également exposées à une gestion non durable et à la coupe illégale de bois, ce qui a souvent conduit à des conflits. Le principal moteur de l’exploitation illégale du bois dans ces trois pays est la forte demande en bois précieux en provenance de l’Afrique de l’Ouest, qui est généralement utilisé pour fabriquer des meubles de style ancien exportés vers l’Amérique du Nord et l’Europe.
Le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau ont identifié le renforcement de la coopération régionale comme l’un des axes majeurs pour réduire l’exploitation illégale et le commerce illicite des produits forestiers. Ils soulignent également que les politiques nationales et la législation doivent être améliorées et leur mise en œuvre renforcée.
Vers des investissements de la banque mondiale
La Banque mondiale est en train d’identifier des options pour des investissements qui aideraient les trois pays à relever les défis de la gestion des forêts au niveau sous régional. Un tel programme sous régional s’appuierait sur l’engagement passé au niveau national dans le secteur forestier de la sous-région (par exemple, PROGEDE au Sénégal). Le futur projet devrait se concentrer sur des questions telles que l’énergie domestique durable ainsi que la gestion et la gouvernance des forêts, y compris la conception de politiques, la collaboration régionale et la prévention de la criminalité forestière.
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