Il est désormais possible, sans être dans l’obligation de traverser les océans, élaborer en Afrique et d’étudier l’intelligence artificielle avec les meilleurs spécialistes du domaine. En tout cas, le premier Master vient d’être lancé en Afrique. C’était le 16 octobre à Dakar, en marge d’un forum.
« En lançant ce master, l’ambition est de positionner le continent africain dans les domaines scientifiques et technologiques et avant-garde. Nous avons raté la révolution analogique et la révolution numérique », a dit Moustapha Cissé, Professeur de machine learning.
Et d’ajouter : « Nous ne voulons plus l’Afrique des œuvres caritatives. L’Afrique dont nous parlons aujourd’hui c’est l’Afrique des talents, du leadership, des jeunes entrepreneurs, de techniciens, de scientifiques de haut niveau d’innovateurs ».
Selon lui, « les jeunes africains ont le sens de l’invention et de la créativité ». « Je ne vois pas tellement de risque pour les entrepreneurs eux-mêmes, c’est une grosse opportunité. Le principal problème se pose, de façon plus diffuse, pour les gouvernements et les institutions. Il y a un risque de captation de la valeur et de la compétence par les institutions étrangères. C’est un peu ce que nous avons déjà connu en France : les grandes plates-formes sont les compétiteurs numéro un du gouvernement français pour ce qui est du développement de l’intelligence artificielle ».
A l’en croire, ces grandes plates-formes captent toute la valeur ajoutée : celle des cerveaux qu’elles recrutent et celle des applications et des services, par les données qu’elles absorbent. Le mot est très brutal, mais techniquement c’est une démarche de type colonial : vous exploitez une ressource locale en mettant en place un système qui attire la valeur ajoutée vers votre économie. « Cela s’appelle une cyber-colonisation », avait dit de son côté le mathématicien Cédric Villani.
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