Le monde s’apprête à vivre un évènement historique. Le sommet Russie-Afrique qui aura lieu à Sotchi. Au détour d’une interview avec l’agence Tass, le président russe Vladimir Poutine a expliqué la vision qu’il a des relations entre le continent et son pays.
Près d’une cinquantaine de chefs d’Etat sont attendus à Sotchi au sommet Russie-Afrique. Le président Vladimir Poutine a insisté sur le fait qu’il ne voyait pas cette relation naissante comme un rapport de dominant à dominé, de colon à anciennes colonies. Une façon de voir qui est aujourd’hui éculée, selon lui.
« Nous ne soumettons pas notre soutien et les projets de développement proposés à des conditions politiques ou autres, aux préférences économiques et commerciales soi-disant « exclusives » qui sont en réalité léonines, nous n’imposons pas notre position – au lieu de cela nous respectons le principe proposé par les Africains eux‑mêmes « solutions africaines aux problèmes africains » », a-t-il expliqué.
« Nous voyons de nombreux États occidentaux recourir à la pression, à l’intimidation et au chantage des gouvernements des pays souverains africains. Par de telles méthodes, ils essaient de restituer l’influence et les positions dominantes perdues dans les anciennes colonies et – déjà sous un « nouvel emballage » – de pomper des surprofits, d’exploiter le continent sans tenir compte ni des gens qui habitent ici, ni des risques environnementaux ou autres. Et, peut-être, afin que personne ne s’oppose à cette politique, ils entravent l’établissement des relations plus étroites entre la Russie et l’Afrique« , a-t-il ajouté.
Pour Vladimir Poutine, l’Afrique est aujourd’hui un berceau d’opportunités qui cherche à s’épanouir, mais en se basant sur des relations plus saines avec le reste du monde. « L’Afrique devient de plus en plus un continent d’opportunités. Elle dispose d’énormes ressources et d’une potentielle attractivité économique« , dit-il.
Le président russe a insisté sur les différents actes posés par son pays à l’endroit de pays africains. Il souligne en effet qu’à « l’époque post-soviétique, à la fin du XXe siècle, la Russie a annulé les dettes soviétiques des pays africains d’un montant de 20 milliards de dollars. C’était non seulement un acte de générosité, mais un geste pragmatique car beaucoup d’États africains étaient incapables de régler les intérêts pour ces crédits. C’est pourquoi nous avons estimé qu’il était optimal pour tous de prendre un nouveau départ pour la coopération« .
C’est dans cette perspective que s’inscrit le sommet de Sotchi. « Notre agenda africain a un caractère positif, orienté vers l’avenir« , a-t-il terminé.