Pour Toussaint Alain, c’est une grande tragédie pour les siens et une très triste nouvelle pour les mouvements de défense des droits de la personne. En conséquence, dit-il, le gouvernement risque de payer le prix politique de ce cinquième décès d’un détenu de la crise post-électorale. KouatchiAssie Jean est mort prisonnier, enchainé sur son lit d’hôpital.
Pendant longtemps, explique Toussaint Alain, les demandes constantes de soins et d’assistance ont été refusées. En dépit des nombreux appels au secours, « toutes les sollicitations sont tombées dans un silence létal de l’administration pénitentiaire« .
En le privant des soins appropriés alors que ce gendarme souffrait d’un cancer et d’autres infections, « les autorités ont commis un crime virtuel, gratuit et prémédité« . Toutefois, il redoute que ce triste dénouement se reproduise à cause de la privation de soins médicaux, la torture et des conditions de détention des 247 autres prisonniers.
D’ailleurs , fait-il comprendre, 185 détenus attendent toujours d’être jugés. Quand on n’a pas les moyens de juger ou de soigner des gens, on ne les emprisonne pas. Face à ces drames humains, il y a une extrême urgence à agir pour éviter d’autres drames. Selon lui, le gouvernement doit assumer ses responsabilités et reconnaître enfin la nécessité de décrisper le climat en libérant ces détenus.
« Je demande à mes concitoyens de multiplier les plaidoyers pour sauver la vie de ces prisonniers de la crise post-électorales ». Et d’ajouter que « les enfants de notre pays ne méritent pas de mourir ainsi. Le besoin de justice est incompatible avec le revanchisme.Cette situation ternit l’image de la Côte d’Ivoire ».
Il a aussi fait savoir qu’il n’a pas sondé les cœurs et les reins du régime Ouattara. « Je préfère me fier aux actes, aux signaux qui iraient dans le bon sens. Or, là, je ne vois absolument rien! Je constate que le gouvernement vit dans un déni de réalité permanent. Dans leurs déclarations publiques, des ministres, et non des moindres, s’évertuent à minimiser ce dossier et même à ignorer carrément l’existence des prisonniers de la crise post-électorale » ajoute t-il dans ses propos.
Pour Toussain Alain, le pouvoir ne peut pas indéfiniment garder des personnes en détention sans jugement depuis plusieurs années, en leur coupant illégalement tout accès aux soins de santé. « Cela est inacceptable, inhumain » s’indigne t-il.