Le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a indiqué hier à Paris que le climat qui prévaut actuellement dans le pays n’est pas favorable à la tenue des scrutins cette année.
Conformément à l’accord de la saint Sylvestre signé le 31 décembre 2016 entre l’opposition et le régime de Joseph Kabila, sous l’égide de l’église catholique, les élections présidentielles, législatives et municipales devraient se tenir d’ici la fin de cette année.
Car, l’actuel régime ne jouit plus de légitimité du peuple congolais, puisque le mandat de Joseph Kabila a expiré en 2016. Cet accord qui est une issue de sortie de crise avait donné un année supplémentaire à Kabila afin d’organiser les élections et passer le pouvoir au nouveau président.
Seulement, la CENI estime qu’à l’heure actuelle, il est impossible d’organiser les élections cette année. En cause, le retard dans l’enrôlement des potentiels électeurs, l’absence des lois essentielles, le financement du processus et la question de l’insécurité dans le pays, surtout aux Kasaï.
À l’annonce de cette décision, la réaction de l’opposition ne s’est pas faite attendre. Pour le principal parti de l’opposition, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), un deuxième report de la présidentielle est une provocation.
Selon son porte-parole, Augustin Kabuya, «Corneille Nangaa est en train d’aider Joseph Kabila à atteindre son plan de s’éterniser au pouvoir». Et d’ajouter : «Nous n’allons pas nous laisser faire». Le président du l’Union démocratique africaine (UDA), André Claudel Lubaya, appelle pour sa part à la démission du président de la CENI et de son bureau.
Au regard des vives réactions que la CENI a suscitées au sein de la classe politique congolaise, l’absence des élections cette année va encore raviver les tensions dans ce pays déjà meurtri par des violences qui prennent davantage une tournure ethnique.
