Me Madické Niang, un ancien ministre de la République, par ailleurs député à l’assemblée nationale a demandé le retrait du texte de projet de loi de finances.
« Nous voici au bout du marathon budgétaire. La particularité de ce marathon est qu’il a été entrecoupé par la DPG du Premier ministre. Une déclaration qui, non seulement a confirmé l’échec du régime en place, mais nous a confortés surtout dans le fait que nous dénoncions, c’est à dire les énormes contradictions sur les données et les statistiques du gouvernement. Monsieur le ministre, en l’état actuel, je voudrais demander l’ajournement des débats et le retrait du texte de projet de loi de finances. Je voudrais que vous retiriez le projet pour manquement aux textes réglementant les lois de finances principalement la LOLF, notamment sur les dispositions concernant la transparence, la sincérité budgétaire, l’équilibre général du budget », a dit Me Madické Niang.
Selon lui, les raisons sont multiples et il a promis démontrer. « J’aurais pu choisir de faire des amendements au projet de loi mais ce serait très compliqué et on risque de créer encore un déséquilibre dans le projet de finances », dit-il. Et d’ajouter : « Cela ne règle pas le problème ». Pour le député de l’opposition, « le mieux est, entre nous, de reprendre le texte, en faire le toilettage et nous revenir dans les jours à venir. Il nous reste trois jours sur les délais constitutionnels. Nous sommes à 57 jours alors qu’on a 60 jours », dit-il.
Il a évoqué des explications qui exigent le rejet ou le retrait : « La présence de corps étrangers dans le budget. Monsieur le ministre, il n’y a plus de secrétaires d’état dans le gouvernement. Tant mieux. Pourtant, on leur donne des salaires et de l’argent de transfert dans le budget: secrétaire d’état au réseau ferroviaire, secrétaire d’état à l’accompagnement des organisation paysannes, secrétaire d’état au PUDC.. ».
Au niveau du budget de la primature, il indique que les charges de personnel du ministre délégué au PUDC n’apparaissent pas. Comment vous l’expliquez? À la place, on maintient le secrétaire d’état qui n’existe plus. Il est difficile de voter ce budget comme ça!!! En plus, ajoute t-il, le secrétaire d’état bénéficie d’un budget de fonctionnement de 30 millions. Et 15 millions de carburant. Pourtant dans les charges de personnel, il est logé dans le cabinet du Premier ministre.
Toujours au niveau de la primature, fait-il constater, « on a reconduit 102 milliards de transfert courant pour le ministre porte-parole du gouvernement. Cet élément ne doit pas figurer dans le budget puisque le porte-parole du gouvernement est actuellement secrétaire général du gouvernement. On lui octroie un salaire et des dépenses de transfert courant d’un montant de 102 millions, on l’a vu. Mais dans le même temps, on octroie au secrétaire général du gouvernement 300 millions de transfert courant ».
« Vous nous demandez d’autoriser le Président de la république pour un montant supérieur à nos besoins pour l’année 2018. Vous avez installé un déséquilibre dans le budget. Vous ne respectez pas la loi organique dans ses dispositions sur l’équilibre budgétaire », poursuit Me Madické Niang. Selon lui, si on autorise ce montant de 1686 milliards (mille six cent quatre-vingt-six milliards) pour cette année, vous serez à quatre mille quatorze milliards (4014 milliards) de budget pour 2018. Ce qui est inadmissible. « Je rappelle que le budget est équilibré en ressources et en dépenses ».