Le nom du président sénégalais Macky Sall plane au tribunal de Dakar. Le Maire de la ville, Khalifa Sall, l’accuse d’avoir utilisé les fonds de la caisse d’avance en 2012.
« En 2009 quand je suis élu maire, je m’en suis ouvert au président de la République, Abdoulaye Wade, sur la question. En 2012, c’est Macky Sall qui a abordé ces fonds. Et c’est lui qui les a sollicités », a dit Khalifa Ababacar Sall au juge.
« Après 21 ans d’existence », Khalifa Sall est d’avis qu’ « il est incompréhensible qu’on nous attrait devant votre tribunal pour les faits concernés ». Devant le juge, il ajoute : «Vous allez juger un homme politique. Depuis toujours, j’ai demandé qu’on déclassifie le rapport. L’Inspection générale d’Etat (IGE) est restée 18 mois à la ville de Dakar. Pour ces fonds, nous n’avons jamais fait un usage personnel », s’est défendu le maire de Dakar qui se considère d’ailleurs comme un « otage politique».
Sur les faits qui lui sont reprochés, il refuse catégoriquement. « Je conteste énergiquement les faits. Ceux qui les ont formulés ont eu la main très lourde. Cette affaire est simple. Nous avons été élu maire en 2009, nous avons essayé depuis lors de créer les conditions transparentes et efficaces d’une gestion de la ville de manière participative et inclusive avec le conseil municipal et les Dakarois. Nous avons donné les conditions de participation de toutes les populations. C’est pourquoi nous nous sommes toujours interdits de faire des actes contraires à la normale ».
Pour Khalifa Sall, « cette accusation est gênante surtout quand elle concerne des faits que tous les Sénégalais, toute la classe politique, a en connaissance ». Et de poursuivre : « On nous reproche toujours de faire référence à l’histoire qui nous permet d’expliquer une situation très claire. Il n’y a jamais eu de réunion pour faire une quelconque malversation. Je ne me suis jamais réuni avec un percepteur ou un agent de la ville. Aucun des prévenus n’a jamais reçu un sou. Ils n’ont pas besoin de jurer ».
A la barre, il a fait comprendre que l’argent incriminé n’a jamais été destiné à la ville de Dakar, mais aux nécessiteux qui viennent solliciter de l’aide auprès de la mairie.