Le Zimbabwe qui s’est engagé à organiser les premières élections présidentielle et législatives de l’après Robert Mugabe. Le lundi 30 juillet 2018 serait le jour de l’élection du président de la République, de l’élection des membres de l’Assemblée nationale et de l’élection des conseillers municipaux.
L’éventuel second tour de la présidentielle a été fixé au 8 septembre. Il sera organisé au cas où aucun candidat ne parviendrait à obtenir la majorité absolue dès le premier tour. Emmerson Mnangagwa a promis aux Zimbabwéens des scrutins justes et transparents. Alors que le processus électoral pendant l’ère Mugabe avait été entaché de violences et de fraudes.
Sauf étonnante surprise, il devrait l’emporter, et probablement dès le premier tour, face à une opposition orpheline de son chef historique Morgan Tsvangirai, décédé en février dernier. Mnangagwa est conscient que la tâche est énorme. Il a interpellé les cadres de la Zanu-PF. Quels que soient les problèmes, a-t-il dit, il faut désormais se concentrer sur les prochaines élections. Celles-ci passent par la mobilisation et la campagne électorale.
Six mois après son accession au pouvoir, le nouveau régime tente de renouer avec l’Occident après des années de mise à l’écart. Il a invité notamment l’Union européenne (UE) et le Commonwealth à observer les élections de 2018. Il va s’en dire qu’une organisation sans accroc des élections pourrait permettre au Zimbabwe de regagner la confiance des investisseurs et de la communauté internationale.
Mais les critiques d’Emmerson Mnangagwa doutent de la volonté du président de faire entrer le pays dans une nouvelle ère. Rappelant qu’il avait été l’un des exécuteurs de la répression ordonnée par Robert Mugabe.
Pour ce scrutin, un total de 5,4 millions d’électeurs sont inscrits sur les listes électorales, où les inscriptions ont été récemment clôturées.
Son principal rival sera le nouveau patron du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Nelson Chamisa, dont la formation est affaiblie par de profondes rivalités depuis la mort de Morgan Tsvangirai. L’opposition compte rallier les électeurs qui ont quitté le régime autoritaire pour l’étranger. Mais la Cour constitutionnelle a décidé que les non-résidents ne pourraient voter qu’en se déplaçant au Zimbabwe.
Il faut dire que ce pays est aux abois économiquement et financièrement. La population se débat toujours avec un taux de chômage exorbitant (proche de 90%) et souffre d’une grave pénurie de liquidités. Les Zimbabwéens doivent toujours faire la queue des heures devant les banques pour obtenir quelques dizaines de dollars.