Emirates : Les pilotes en position de force

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Faute de pilote pour faire décoller une vingtaine de ses gros porteurs, la compagnie émiratie est contrainte depuis plusieurs mois de clouer des appareils au sol.

Les gros porteurs, comme des Airbus A380 et des Boeing 777 de la compagnie du Golfe étant au parking, ces immobilisations pèsent sur la fréquence de ses vols.

Il manque à la compagnie Emirates entre 100 et 150 pilotes. Nombreux se tournent vers les compagnies les plus généreuses. Emirates est loin d’être la seule à pâtir d’une pénurie de pilotes. L’organisation de l’Aviation civile le signale chaque année dans son rapport annuel: les besoins en pilotes explosent et vont continuer de croître en même temps que le trafic aérien.

Visiblement les pilotes sont en position de force, raison pour laquelle Emirates a promis de régler ce problème en septembre ou octobre prochain. La concurrence accrue entre compagnies plonge dans la tourmente celles qui offrent les conditions de travail les moins avantageuses. Déjà depuis plusieurs années, la demande ne rencontre plus l’offre, et la bataille fait rage entre compagnies aériennes.

Selon le rapport de l’OACI de février dernier, les vols commerciaux devront doubler d’ici 2030 et les compagnies aériennes mondiales vont devoir recruter au moins 620 000 pilotes de ligne en moins de 20 ans. En Chine, où le marché aérien a crû de manière exponentielle, les Air China, China Southern et compatriotes offrent désormais des ponts d’or aux pilotes. En 2016, l’un d’eux était parvenu à négocier un salaire mensuel de plus de 70.000 euros par mois.

Au moins 140 commandants de bords et copilotes de Ryanair ont claqué la porte en 2017 pour aller chez Norwegian. Une vague de départ associée à une gestion des congés de ces personnels indispensables devenue un casse-tête avait ainsi forcé la low cost à supprimer des centaines de vols fin 2017. Face aux menaces de grève, la compagnie irlandaise a aussi dû se résoudre à reconnaître des syndicats de pilotes en son sein.

Pour les plus petites compagnies, le problème est encore plus fort. Les Américaines qui assurent des liaisons domestiques en viennent à supprimer en moyenne 5% de leurs vols faute de personnel pour faire décoller les avions. Les plus grosses, comme American Airlines, sont obligées de faire appel à des volontaires en urgence, à grand renforts de primes, chaque fois qu’approchent les fêtes de fin d’année.

Sachant qu’il faut plus de deux ans pour former un co-pilote, et entre cinq et dix ans pour faire de lui un commandant de bord, ceux qui ont déjà les galons se trouvent en position de force face à leur employeur. Ce qui explique qu’à Air France, ils sont engagés depuis plusieurs semaines dans un bras de fer avec la direction pour obtenir 6% d’augmentation, au lieu des 2% qu’elle leur propose.

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William Tambwe
William Tambwe, chroniqueur et éditorialiste pour Africtelegraph.

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