Gabon: 150 millions de dollars sur dix ans pour ne pas déforester

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Un accord d’un nouveau genre que celui signé dimanche à New York entre la Norvège et le Gabon: le pays africain couvert de forêts va être payé pour ne pas déforester et ainsi réduire les émissions de carbone.

Selon le biologiste britannique naturalisé gabonais et nommé en juin ministre de la Forêt du Gabon, Lee White, « La Norvège s’engage à nous récompenser pour les réductions d’émissions ». Il est présent à New York où a lieu ce lundi 23 septembre 2019 un sommet sur le climat à l’ONU.

Les forêts d’Amazonie, d’Afrique équatoriale ou encore d’Indonésie sont de grands réservoirs de carbone. Les arbres et la végétation absorbent et en stockent des quantités massives. La communauté internationale est focalisée sur des zones très déforestées comme l’Amazonie, mais qu’en est-il des bons élèves comme le Gabon qui n’ont que peu déforesté?

Le contrat signé entre la Norvège et le Gabon stipule que la Norvège paiera 10 dollars pour chaque tonne de carbone non émise, par rapport à la moyenne récente des émissions du pays (2005-2014). Avec un montant maximal de 150 millions de dollars sur dix ans.

« Ils vont nous payer parce qu’on n’a pas déforesté, et parce qu’on a mieux géré l’exploitation forestière, et réduit les émissions liées à l’exploitation forestière », a dit Lee White, en marge d’un colloque environnemental à New York.

Le Gabon veut continuer à exploiter la forêt pour le bois, mais de façon durable, sans la meurtrir, ce qui est possible, explique Lee White.

80% des émissions sont liées à l’exploitation forestière au Gabon, dit-il: c’est-à-dire les arbres abattus pour les routes qu’empruntent les camions, pour les pistes des bulldozers, ou ne serait-ce que la façon dont les arbres tombent quand ils sont abattus. Quand des arbres sont écrasés ou abîmés, ils se décomposent et finissent par libérer leur carbone.

« Si on peut réduire la largeur des routes, si on peut couper l’arbre dans une direction qui minimise les dégâts, si on peut réduire la taille des débardages (pistes pour bulldozers), si on augmente le cycle de rotations, il y a beaucoup d’actions qu’on peut prendre pour réduire les émissions », explique-t-il.

La Norvège ne paiera, que si le Gabon y parvient.

Le montant de 150 millions de dollars représente relativement peu, mais « pour moi ce n’est pas le montant qui est important, c’est le principe », dit Lee White.

En acceptant de payer 10 dollars la tonne, la Norvège poussera le prix mondial du carbone à la hausse, espèrent-ils.

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