L’Italie accuse la France d’appauvrir 14 pays africains

L'italien Luigi Di MaioL'italien Luigi Di Maio
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L’italien Luigi Di Maio, ministre très populaire en Italie a laissé une trace indélébile en pointant du doigt le pays de Macron de continuer à coloniser à sa manière les pays ayant des accords lointains d’économie et de finances avec l’ancienne métropole. Qu’en pensent les Africains ?

Depuis qu’il arpente les hautes institutions européennes, le ministre trentenaire napolitain sait que le temps est son allié. Son attention est accaparée par le phénomène migratoire sans précédent auquel il a réservé un moment de réflexion entre le passé et le présent.

Le passé lui a fait entrer dans les méandres de l’histoire avec la colonisation comme le nombril reliant la France à tous ces ressortissants fuyant leurs pays vers des terres paisibles et accueillantes. Mais, ce qu’il découvre dépasse le simple fait de la mauvaise gouvernance. En fait, il s’agit d’un véritable noeud gordien.

De là à se taire, l’homme fort du Mouvement 5 étoiles trouve que le responsable de cette tragédie, c’est la France qui aggrave la crise et demande aussitôt à l’Union européenne de prendre des sanctions. L’homme qui a soutenu les Gilets Jaunes, « Ne faiblissez pas ! » est déjà le visage de la décolonisation et du populisme italien qu’il essaie de raviver.

Morceau choisi : « La France imprime une monnaie, le franc des colonies et avec cette monnaie elle finance la dette publique française. Si la France n’avait pas les colonies africaines, parce que c’est ainsi qu’il faut les appeler, elle serait la 15è puissance économique mondiale alors qu’elle est parmi les premières ».

Le trentenaire est un élu napolitain, le visage présentable avec ses frasques, associé au fantasque Beppe Grillo, dont les insultes rejettent la classe politique classique. Son coreligionnaire et député, Di Battista, a jeté un pavé dans la mare lors d’une émission télévisée en déchirant un billet de dix mille francs CFA. Il signe ainsi son dégoût pour la colonisation voilée que la France perpétue en Afrique avec les résultats que l’on connaît.

La France a choisi la voie diplomatique, sûrement feutrée contre ces coups de boutoir qui estiment que Macron gouvernerait contre son peuple alors que les mêmes personnalités demandent l’extradition des italiens en territoire français, ce mélange de genres pose un problème irréconciliable.

Quant à la France, ce sont des « propos inacceptables sur l’appauvrissement de l’Afrique ».

Que pensent les Africains de ce branle-bas diplomatique ? Pour les africains, l’heure est à la clarification. La crise sur la restitution des oeuvres d’art n’a pas fini son lot de turpitudes sur la valeur sentimentale, religieuse et patrimoniale que la boutade de Luigi Di Maio vient enfoncer le clou sur les eaux stagnantes des relations franco-africaines.

C’est la faiblesse des dirigeants à ne pas revisiter les accords, les traités et les alliances pour en dévoiler leur contre-nature et leurs retombées parce qu’aucun pilier pour baser la stratégie à leur avantage et rendre les économies aux standards internationaux.

Par le silence des intellectuels africains historiens, économistes, financiers et politiciens, on assiste à des velléités traversées par des frustrations que le ministre italien révèle.

La France ne doit pas jouer sur tous les tableaux et rester impunie des sanctions réclamées par les italiens. La Banque Mondiale sait et est complice de la France. Le FMI a fermé les yeux pour oublier que la faible inclusivité de la croissance africaine avait entre autres causes ce démembrement opaque de la Françafrique.

Les experts occidentaux ne doivent pas applaudir cette indélicatesse alors que la jeunesse aux abois trouve la mort en traversant la Méditerranée. On n’a pas droit à ce bémol plus qu’on n’a pas droit à des bribes de réponses mal maîtrisées.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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