Cameroun: Et si Biya piégeait Ngoh Ngoh ?

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Le président camerounais a accordé une délégation permanente de signature au secrétaire général de la présidence de la République.

Si cet acte est perçu comme leurre pour certains Camerounais, mais d’autres y voient en une passation de gré à gré du pouvoir au Palais de l’Unité.

Ça jase sur Ferdinand Ngoh Ngoh. Et ce, depuis qu’un document en circulation sur la toile atteste que Paul Biya lui accorde délégation permanente de signature. Le décret a été signé le 5 février 2019.

Même si les experts s’accordent à dire qu’une délégation permanente de signature est un acte juridique par lequel une autorité (le déléguant) délègue non pas ses pouvoirs, mais la faculté de signer des documents et actes énumérés strictement dans la délégation à une tierce personne (le délégataire), mais de nombreux Camerounais pensent qu’au Palais de l’Unité se déroule une passation de gré à gré du pouvoir.

Ainsi, Ferdinand Ngoh Ngoh, proche de la première dame Chantal Biya est perçu comme le dauphin, le potentiel successeur ou encore celui qui dirige réellement le Cameroun. Au moment où les batailles de succession du chef de l’État sont ouvertes, de nombreux observateurs pensent que le SG serait bien parti pour succéder à Paul Biya.

Cependant, de nombreux observateurs restent prudents et voient plutôt un piège tendu par le chef de l’État à son plus proche collaborateur qui traine de nombreuses casseroles, notamment les scandales de la Coupe d’Afrique des Nations 2019.

Les partisans de cette thèse s’appuient sur les prédécesseurs de Ferdinand Ngoh Ngoh notamment Titus Edzoa, Jean Marie Atangana Mebara ou encore Marafa Hamidou Yaya, pour ne citer que ceux là. Les trois personnalités ont bénéficié de cette même délégation permanente de signature et ont terminé leur course en prison. Car, dit-on, elles auront fait un usage excessif en se croyant Khalife à la place du Khalife.

Il faut préciser que jusque là seul titus Edzoa aujourd’hui en liberté après 17 ans de prison avait rendu public le décret lui accordant la même prérogative du chef de l’État, du temps où il était secrétaire général de la présidence de la République. Le texte signé le 04 août 1994 est publié en fac-similé dans son ouvrage intitulé « Cameroun, combat pour mon pays », publié en juin 2018 n’existe pas de traces d’un tel pouvoir accorder à ses prédécesseurs à ses autres successeurs.

Dans le cadre de cette délégation de signature, Titus Edzoa, ex-Sg/prc pouvait prendre des actes réglementaires ou individuels concernant ( l’article 2 du décret) : « l’intégration, l’abaissement de classe, de grade ou la révocation ainsi que la mise à la retraite des fonctionnaires de la Sûreté nationale ;

la nomination jusqu’aux fonctions de directeur adjoint à la présidence de la République, la publication au journal officiel lorsqu’elle requiert l’intervention préalable d’une décision  présidentielle l’ordonnant ».

Le texte précisait également que dans le cadre de cette délégation permanente de signature, Titus Edzoa devait « discriminer » « lui-même les affaires qu’il estime opportun de réserver à la signature du président de la République ».

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Destin Mballa
Destin Mballa, journaliste camerounais.

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